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07 Jun

Portrait: Esther Kamatari un modèle pour top model

Publié par D32gibraltar  - Catégories :  #Artiste



Née de sang royal au Burundi, elle a fui vers la France en 1969 pour épouser un destin 
extraordinaire. D’abord princesse puis infirmière anonyme en exil avant de devenir 
le premier mannequin noir à défiler en France puis la première femme candidate à 
des élections présidentielles en Afrique noire... 
Au Burundi,il est un proverbe qui 
dit ‘un oiseau qui ne voyage pas ne sait 
pas où le blé est mûr’... Princesse de 
son état, Esther Kamatari a eu tôt fait 
d’adopter cette maxime issue de son 
pays natal. «J’ai eu une éducation royale, 
mais mon éducation vient aussi du voyage», 
aime-t-elle à répéter. 
Un voyage qui a commencé en 1969 
avec sa fuite du Burundi, vers la France, 
cind ans après le décès de son père lors 
d’un assassinat politique. Un choix qui 
tiendra surtout à sa fascination de jeune 
fille pour... Alain Delon ! Car la 
princesse Esther a tout juste 18 ans 
quand elle débarque à l’aéroport du 
Bourget. 
«Il y avait des Blancs partout, je n’en avais 
jamais vus autant», rigole-t-elle 
aujourd’hui depuis son domicile parisien. 
«Je suis restée fascinée pendant des heures 
par le tapis à bagages. C’était comme un 
train électrique. Et les distributeurs de 
coca! On mettait une pièce et on avait un 
coca, c’était magique...» 
Aiguillée par un bon samaritain, elle 
fait une école d'infirmière chez des 
Sœurs de Berck avant de suivre une 
première année de droit à la Fac de 
Lille. C’est là que son destin la rattrape 
en 1972 sous les traits d’un coiffeur qui 
l’encourage à tenter sa chance comme 
mannequin. Son allure princière et son 
côté félin parlent pour elle. Sa curiosité 
et son assurance font le reste. 
Après tout, n’est-elle pas la fille 
d'Ignace Kamatari, frère du roi 
Mwambutsa IV, dernier souverain 
historique du Burundi. 
Elle commence par défiler pour le prêt- 
à-porter chez Gaston Jaunet, avec un 
premier cachet de 5 000 F. Puis tout 
s'enchaîne. La première Noire top model 
en France devient vite la première 
mariée noire en posant pour Lanvin. 
Tout en blanc! 
Aujourd’hui, son rang et surtout son 
parcours forcent le respect. Elle sait 
pouvoir parler et être écoutée. Ce dont 
elle ne se prive pas pour faire avancer 
les causes humanitaires et sociales 
qu’elle défend farouchement. 
«Avoir un rang, avoir un titre, ça génère 
une responsabilité. Je suis la représentante de 
toute une culture liée à l’éducation que j’ai 
reçue. Cela me confère certes des avantages, 
mais aussi des devoirs. Car c’est avant tout 
comme princesse que je suis sollicitée.» 
Parce qu’on a suivi sa carrière comme 
premier mannequin noir en France dans 
les années 70. Parce qu’elle a été la 
première à ouvrir des portes. La 
première infirmière noire à devenir top 
model. La première à se lancer en 
politique. 
«C’est parfois usant d’être souvent la 
première. La gratification ne vient pas de 
ce que l’on est en train de faire, mais de ce 
que l’on fait pour que les autres puissent 
réussir. » 
Ainsi préside-t-elle depuis 1990 
l'Association des Burundais en France. 
C’est le génocide de 1993 qui la 
poussera à passer la vitesse supérieure. 
Elle se présente dès lors comme la 
«princesse des rugo»(habitat traditionnel) 
et lance en 1995 l’opération « un enfant 
par rugo», qui permet à 500 orphelins de 
trouver une famille d’accueil. 
Autant d’actions menées en coulisses et 
sur le terrain qui ont conduit l'UNESCO 
à la consacrer en 1999 comme l'une des 
douze «African Ladies». Un titre dont 
elle est plus fière que son élection de 
‘Miss Fashion’ en 1979, qui marque 
pourtant le couronnement de sa carrière 
de top model international. Elle va 
même jusqu’à poser sa candidature aux 
élections présidentielles de son pays en 
avril 2005. En vain. Son tout dernier 
combat ? Gisèle Iramboha, une jeune 
prodige du tennis de table victime de 
l’épuration ethnique au Burundi et qui 
attend en France depuis plus de deux 
ans un statut de réfugiée politique. 
«Sur cette Terre, il y a de la lumière pour 
tout le monde. Il suffit simplement 
d’éclairer un peu pour découvrir des gens 
étonnants...» 
Association des Burundais de France 
60, rue de Belle Feuille 
92 100 Boulogne (France) 
Tél. : 00 33 1 55 60 11 15 
Fax : 00 33 1 47 12 00 46 
«C’est parfois usant 
d’être souvent la 
première...» 
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