Imaginons la rue

Ce n'est pas parce que c'est l'été que la souffrance s'arrête.

Imaginons la rue

Tous droits réservés à David Roche

Nous sommes peinards, chez nous,

Le cul au chaud, assis dans un fauteuil.

Ambiance cigare pétard bière ou cocktail,

Posés tranquillement devant la télévision

Sonne le journal de 20 heures.

C’est le début des festivités,

Le marketing social commence,

Instants immoraux.

On passe en revue guerres et maux de notre société,

On s’attarde sur le concours Lépine, et l’actualité politique,

C’est vrai, c’est vrai que c’est important  un nouveau presse purée

Tandis que le ps et l’ump sont en pleine polémique.

Une demi heure durant, la dramaturgie nous a bien régalé

Maintenant qu’on est au chaud vous et moi,

On va couper le chauffage et ouvrir nos fenêtres.

C’est l’hiver, et en quelques minutes on a froid.

Il tient à peu de choses notre bien être n’est ce pas ?

Alors imaginons, imaginons que notre vie bascule.

On habite plus dans une maison, on a plus de toit,

On a jute pour habitat une tente qu’on appelle quechua.

A cet instant, on a plus le choix.

10 – zéro -  moins 10 degrés, top départ pour le cauchemar,

Le froid nous tombe dessus et nous voilà plongés dans le noir.

Avec un smic, tout devient critique,

Les ennuis se précipitent,

Et nous tombons dans le précipice.

Il fait froid ! Il fait froid n’est ce pas ?

Mais on ne s’arrête pas là !

Plus d’argent pour bouffer,

Les guenilles de plus en plus déchirées,

Comment faire pour ne pas sombrer ?

Difficile n’est ce pas ?

Alors imaginons nous dans cette peau,

Sans papiers, expulsés, licenciés, mal payés.

Tout à coup on se sent moins loin d’eux !

On se sent même proche avec ce froid.

Alors pensons à ce proverbe de Confucius qui dit

« Quand le gros maigrit, le maigre meurt »

Et qui d’entre nous sera le prochain à vivre ce malheur ?

Merci pour eux